CHORÉGRAPHIE DU SILENCE

Le miroir, témoin muet de notre quotidien, ne révèle guère les mutations subtiles que notre être subit chaque jour. Aveugles à notre propre croissance et à notre inexorable processus de vieillissement, seules d’anciennes photographies et des rencontres espacées deviennent les témoins fidèles de nos transformations palpables, la preuve de notre lente métamorphose. 

 

Si cela va de même pour nos métamorphoses visibles, quelle puissance réside dans les changements imperceptibles? Ces mutations internes, qui surgissent non sans étonnements lorsque notre corps cède, nous transportant inévitablement dans l’enceinte d’un hôpital. 

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C’est dans ce lieu hermétique, saturé de silence et dépourvu de sens, qu’une chorégraphie du silence opère.

 

Une symphonie créée par les mélodies discrètes des machines, les chants des souffrants, les murmures des rideaux se mouvant pour l’arrivée et le départ de corps alités - affligés ou inanimés. Un ballet des mouvements constant des infirmières, des préposés et des rares visiteurs. Mouvements silencieux offrant une unique distraction à une issue incertaine, fidèles chaperons dans l’attente incessante d’une visite fugace du médecin.